Développement web : une pluralité de choix
« C’était mieux avant », « vieux con1 », « frustration », « fatigue ».
On peut lire depuis quelques années des personnes qui s’élèvent contre le rythme effréné des évolutions technologiques et méthodologiques dans le développement web qui exige de fournir des efforts importants pour rester à la pointe de l’innovation, dans un marché hyper concurrentiel.
À l’opposé, d’autres vantent les mérites du nouvel outil du moment (framework, CMS, …), affublé de tous les superlatifs, qu’il faut absolument tester et utiliser. Ils se moquent parfois au passage des « vieilles technos » et des outils « dépassés ».
Je partage une part de cette frustration face à la complexité croissante, et en apparence inutile, de certains outils que je ne peux plus bidouiller ou installer facilement, car je n’ai plus l’énergie ou l’envie de suivre la cadence.
Certaines complaintes néanmoins me dérangent. Je trouve qu’elles sonnent faux. En effet, sous couvert de défendre des valeurs nobles, comme l’accessibilité pour les personnes handicapées ou la facilité d’apprentissage, il me semble y percevoir une volonté de défendre son pré carré et la crainte de perdre une position dominante et privilégiée.
J’ai donc aimé lire le billet de Remy Sharp, The web didn't change; you did, qui cherche à apporter un peu de nuance dans un débat parfois houleux entre les « anciennes » et « nouvelles » générations.
Il rappelle que nous avons le choix. Nous disposons encore d’une liberté sur les technologies utilisées pour créer afficher des pages web.
À nous de faire vivre cette pluralité et de faire les choix qui conviennent le mieux à nos besoins et à nos envies.
En parallèle
HTML, CSS and our vanishing industry entry points, l’article de Rachel Andrew qui défend le HTML et le CSS comme point d’entrée dans l’univers informatique n’a pas pris une ride.
David Larlet sur l’optimisation qui introduit de la complexité, peut-être un peu trop ? Cette réflexion sur optimisation versus complexité a joliment fait écho en moi lorsque j’écoutais un développeur défendre une factorisation élégante, mais qui me semblait au contraire introduire des difficultés inutiles.
Étonnante coïncidence, pendant une semaine, je n’ai cessé de voir des gens parler de cette tendance du no-code ou de low code. Je n’ai pas suffisamment de recul sur ces outils et suis assez curieuse de voir ce que cela donne en matière de respect des normes d’accessibilité.
The “no-code movement”: will programmers be put out of business? Je vous conseille la lecture de l’article extrêmement documenté et réfléchi de Mina Pêcheux, à l’opposé des articles insipides qui pullulent dès qu’un concept est à la mode.
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J’ai peu lu l’équivalent au féminin. Les femmes, qui développaient alors, ont-elles arrêté le développement depuis (notamment en raison du sexisme encore lourdement présent dans le domaine) ? Ou ont-elles seulement moins la possibilité de se plaindre ? ↩︎
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